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L'habitat traditionnel au Sénégal

Accueil Géographie du Sénégal L'habitat traditionnel sénégalais

Depuis plusieurs années le paysage architectural des villes sénégalaises se détériore à grande vitesse. On observe en effet trop souvent la mégalomanie des nouveaux riches qui pensent que construire une maison à la grecque en plein centre de Dakar est un signe extérieur de richesse. Ainsi, des villas gigantesques sur plusieurs étages prolifèrent partout sur la presqu'île du Cap Vert. S'inspirant souvent d'exemples pris dans des livres, ils ne correspondent absolument pas à l'harmonie et à l'art de vivre africain. Les autorités délivrant les permis de construire à l'emporte-pièce ne se soucient d'ailleurs guère des considérations esthétiques. Le jardin, élément traditionnel de la concession africaine, est le plus souvent absent. La ville étouffe donc sous ces affreux ensembles urbains sans charme destinés à afficher ostensiblement une réussite acquise avec difficulté. La démographie galopante y est sans doute pour quelquechose tant il est difficile de se loger. Mais ces constructions défigurent les villes et le Sénégal les regrettera comme l'Europe regrette aujourd'hui ses atroces banlieues construites dans les années 50 pour "offrir le confort à tous".

A côté du mauvais goût de nombreux nouveaux riches, on voit souvent en ville les séquelles des crises économiques du pays. En effet, des milliers de maisons commencent à se construire sans jamais s'achever. On voit ainsi des murs de briques inachevés ou des maisons qui étaient destinées à monter sur plusieurs étages mais qui végètent au rez de chaussée depuis des années avec des barres de fer ignobles qui dépassent des futurs planchers devenus des toits !!! Licenciement, deuxième, troisième ou quatrième épouse, décès ou remaniement ministériel sont les multiples causes de ces faillites prématurées entraînant la ruine future des maisons et cet aspect de ville bombardée à déplorer dans de nombreux quartiers de la capitale.

Le Sénégal aurait pourtant tout à gagner à exploiter son patrimoine culturel dans la construction des maisons. L'habitat sénégalais est en effet varié et il est facile pour l'initié de reconnaître dans les villages, la case d'un Peulh, d'un Sérère, d'un Bassari, d'un Mandingue ou d'un Diola. C'est ce que vous pourrez peut-être faire en étudiant cette page.

Voir la page "habitat en Basse-Casamance" pour découvrir les cases à étages, les cases à impluvium, etc...

Il faut savoir que, comme partout dans le monde, les habitats sénégalais se sont adaptés aux contraintes climatiques et sociologiques de chaque région et de chaque communauté.


Les trois matériaux les plus utilisés : la brique de latérite, la paille et le bois de rônier.

La case diola n'en est pas vraiment une ! Les pièces sont nombreuses et sont destinées à accueillir une famille entière. Très fonctionnelles, elle sont équipées d'un grenier pour stocker les céréales. Le toit de chaume très pentu et les fondations surélevées permettent de supporter sans dommage la rude saison des pluies que connaît la Casamance. Les cases des Manjaks, des Mankagnes, des Balantes ou des Baïnouks sont construites sur le même concept même si elles peuvent présenter quelques différences.
Voir la page spéciale "habitat en Basse-Casamance" pour découvrir les cases à étages, les fabuleuses cases à impluvium, etc...

 

Les Peulhs sont répartis du nord au sud du Sénégal et en raison notamment du climat, leurs habitations traditionnelles diffèrent beaucoup en fonction des régions. Les Peulhs sont souvent agriculteurs. Leurs habitations dans le sud-est du Sénégal ont été conçues pour abriter les animaux la nuit et les jours de pluie. Ces cases sont circulaires et n'ont qu'une seule pièce très vaste qui peut avoir jusqu'à six mètres de diamètre. Cette grande taille permet de riches aménagements intérieurs. Le toit de chaume descend jusqu'au sol et un corridor externe fermé permet aux volailles ou aux moutons de s'y abriter la nuit. On retrouve ce type de cases dans tout le Fouta Djalon guinéen, dans le Fouladou (région de Kolda), au Sénégal oriental (région de Tambacounda-Kédougou) et dans une moindre mesure dans le Boundou (frontière malienne).

Les Peulhs et Toucouleurs des zones rurales du Ferlo et de la vallée du fleuve Sénégal sont majoritairement éleveurs. Une grande partie des communautés villageoises ont un mode de vie nomade imposé par la rudesse du climat désertique du nord du Sénégal. Une grande partie des habitations est donc logiquement plus éphémère. La rareté du bois et des autres végétaux ainsi qu'un sol moins latéritique que dans le reste du pays font que ces habitations légères sont faites de paille, de roseaux et de branches d'acacia qui résistent rarement très longtemps aux termites. Une terrasse couverte mais très aérée permet de se détendre et de dormir aux heures les plus chaudes de la journée.

 

La case bambara est l'habitation africaine typique : circulaire, très petite et toit en chaume, elle peut-être construite par une seule personne en moins de 48 heures. Très présentes au Sénégal oriental, elles sont très adaptées aux grosses chaleurs grâce à l'absence de fenêtres. Elles sont généralement dotées d'une porte d'entrée devant et d'une porte d'accès aux sanitaires ou à la cuisine de plein air à l'arrière. Les briques en torchis latéritique assurent une solidité suffisante pour éviter tout entretien pendant plusieurs années. La toiture en chaume, elle, doit être changée ou réparée tous les trois à quatre ans en raison de la rigueur de la saison des pluies dans cette zone continentale du Sénégal. La case bambara est semblable à la plupart des cases mandingues que l'on retrouve au Mali.

 

Les cases des Bassaris sont petites et rondes. Particulièrement soigné, leur toit est constitué de courtes brindilles de chaume serrées et bien ordonnées en couches. Les murs sont constitués principalement de briques en torchis recouvertes d'un enduit protecteur. Cependant, dans la zone montagneuse du Sénégal oriental où vivent les Bassaris, certains villages ont choisi un tout autre matériau de construction : le bloc de pierre brut. Le marbre, très présent dans la région d'Ibel est parfois lui aussi employé. Ce mode de construction, unique au Sénégal et très rare en Afrique, fait des maisons bassari de véritables chefs-d'oeuvres dans lesquels la température est particulièrement bien régulée.

 

En pays sérère, ce sont des cases carrées que l'on rencontre le plus. Les murs sont toujours en torchis mais l'aménagement intérieur s'adapte aux angles ! Ici encore, ce sont des cases inadaptées à l'hébergement d'une famille entière du fait de leur pièce unique et de leur exigüité. Plus on se rapproche du nord du pays, plus ces habitations sont regroupées en "concessions" autour des rares points d'eau. Au Sénégal central, les concessions des Wolofs sont les principales habitations rurales visibles. Elles ressemblent beaucoup aux cases sérères mais leur toit parfois un peu plus haut peut servir au stockage des céréales. Egalement adaptées aux grosses pluies du Sine-Saloum, les cases des Sérères Niominkas sont elles aussi composées d'une seule pièce bien qu'elles soient circulaires. Leur toit peut être composé de feuilles de palmier plus courantes que la paille dans le Saloum.

 

Dans les villages les plus importants de la Petite Côte à la Casamance, des petites maisons en dur forment les habitations les plus confortables de la bourgade. C'est particulièrement le cas des villages catholiques côtiers (Palmarin, Fadiouth, Carabane, Djiffer, etc...). Les murs sont souvent faits de ciment mélangé avec des coquillages. Le toit est généralement constitué de zinc mais sur les plus vieilles ce sont des tuiles qui recouvrent la charpente. Dans les faubourgs des villes (Ziguinchor, Kaolack, Tambacounda, etc...), les habitations sont des cases "mutantes" : murs en torchis comme les cases traditionnelles, mais recouverts d'une couche d'enduit cimenté destiné à solidifier l'ensemble et à permettre le passage d'une couche de peinture.

Dans l'extrême-nord du pays, les pluies sont rarissimes : une vingtaine de journées de pluies dans l'année se répartissant sur deux mois et demi permettent à peine de faire pousser un peu d'herbe pour les animaux. Les seules véritables grandes cultures sont réalisées au bord du fleuve Sénégal. C'est sur ses berges que sont concentrés les seuls véritables villages d'importance. Les grandes bâtisses de plusieurs pièces en banco, les toits plats sans couverture et les petites fenêtres de ces habitations conviennent à cette région sans pluies et où les températures peuvent être torrides dans la journée (> 40°C) et froides durant la nuit (<10°C).

Loin de la côte, l'année entière est marquée par de très fortes chaleurs dépassant souvent les 40°C. De nombreuses cases constituées de murs en paille ou en tige de rônier sont construites dans cette zone. Particulièrement aérées, elles ne seraient pas adaptées aux alizés très frais qui balayent la côte. Les écoles de brousse, dans l'ensemble du pays, sont souvent construites sous cette forme. Contrairement aux cases nomades des Peulhs, elles sont petites mais constituent un logement durable. Cependant, ce type d'habitation reste une solution d'attente pour des jeunes, des familles modestes ou des nouveaux installés en attendant de pouvoir contruire en dur une nouvelle maison. On retrouve ce type de petites cases à l'est de Thiès et à l'est de Fatick.

Voir la page "habitat en Basse-Casamance" pour découvrir les cases à étages, les cases à impluvium, etc...

Vos contributions et commentaires sur le contenu de cette page

  • par la fille du colege -10 votes   

    cool on fait sa comme travail en techno lol

  • par xxlisouxx -6 votes   

    viva senegal

  • par eleve -6 votes   

    Cool ce site pour la technologie

  • par Je-sais-pas-trop... -6 votes   

    Je n'ai pas réussit à trouver toutes les infos nécessaires à mon exposé sur les cases africaines malgré votre site très complet. Vous devriez rajouter des informations sur les équipements (électriques et domestiques)et sur l'utilité des cases africaines pour les habitants. Merci. Je-sais-pas-trop

  • par techno -3 votes   

    c trop cool on fait sa comme travail

  • par les3filles 1 votes   

    On kiff grv ce sitte :p ♥

  • par Baldé 1 votes   

    Je trouve que c'est bon de parler de la langue peulh ici mais il faut precissé de quel peulh car le peulh de la Guinée Conakry est difirant que le toukleur du Sénégal. Merci

  • par Charleenette 1 votes   

    0uai Mercii pour votre site il est trop bien il m'a aidée pour mon devoir de techno!

  • par senegalai 01 0 votes   

    cool sest souperre

  • par maud &é camille 0 votes   

    on adore grave se site ptdr =S

  • par etudian01 0 votes   

    merci sa maide por mon devoir merci bokou

  • par maud 0 votes   

    jaime se site =)

  • par inkiki 1 votes   

    tres bien votre site ! bravo!!!!!!!!

  • par galsen_lady 0 votes   

    ca me rappelle de mes vacances d enfance en afrik a 750km de dakar on vivait que du bnheur . dommage que cest petit maisonnette existe plus hommage a mes ancetre je vais en construire une a yoff inchallah

  • par barry 0 votes   

    je profite de cette occasion de conseiler tout les enfents de dakar d,aller faire un petit visite a leur village gespert ils noronts pas de regrette mercie i.barry

  • par -1 votes   

    ca me dirait bien de construire ma maisonnette avec de l'argile compressée mais ou en trouver sans que cela me coute aussi cher que le ciment (transport, ouvriers qui maitrisent la technique, maison solide). je cherche des infos.merci