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Ken BUGUL

Voir aussi la liste des écrivains sénégalais dans la page littérature

Elle est née en 1947 à Ndoucoumane, dans la région de Thiès. En wolof, ken bugul signifie "celle dont personne ne veut". Son vrai nom est Mariètou Mbaye Biléoma.

Avec la parution du Baobab Fou (NEAS, 1983) Ken Bugul provoquait un tollé dans la littérature africaine. Jamais, une Africaine n'avait bousculé autant d'idées reçues.

En 1994, l'écrivaine sénégalaise récidive avec Cendres et Braises (L'Harmattan). Cette fois, elle aborde l'aspect culturel dans les sentiments des couples "dominos".

Toujours aussi persuadée que la culture est déterminante dans la vie, Ken Bugul, raconte dans son troisième roman, les destins croisés de femmes africaines. Riwan ou la chemin de sable est un récit bouleversant. Puisé aux sources d'un vécu authentique. Il est écrit avec force et sensualité.

 Page sur l'oeuvre de Ken Bugul

 

Riwan ou le chemin des sables (1999): Intellectuelle "évoluée", la narratrice devient la 28ème épouse d'un marabout dont elle s'était d'abord prise d'amitié. Mariage qui ne sera rompu que par la mort de ce dernier. La quête du personnage central pour reconstruire son identité et se réconcilier avec elle-même, permet une réflexion lucide sur le féminisme. Beaucoup d'opinions reçues sur la condition des femmes africaines sont à cette occasion disséquées et bousculées.
La folie et la mort (2000): Mom Dioum, l'héroïne, vit dans un pays ubuesque inénarrable, où le Timonier a décidé qu'il fallait tuer tous les fous qui raisonnent et ceux qui ne raisonnent pas. La Folie et la Mort raconte l'histoire d'une jeune fille partie subir un tatouage - cette épreuve d'endurance physique et morale - par expiation ou comme le dit l'héroïne "se tuer pour renaître". Epreuve d'ailleurs inachevée. C'est alors que commence pour elle la véritable initiation à travers une longue errance, tantôt onirique, tantôt fantastique et le plus souvent réelle qui la conduira aux portes de la folie et de la mort. Tous les héros - dont les histoires s'entrecroisent - sont tragiques, névrotiques. La Folie et la Mort est une allégorie : c'est l'agonie, plus précisément le destin d'un Continent en proie aux démons de la guerre civile, de la pauvreté, de l'endettement, avec son cortège de malheurs et d'abominations sur fond d'excommunications, de dictatures, de gesticulations idéologiques meurtrières et de grande misère, d'errance, de crise existentielle : l'Afrique. La Folie et la Mort est un récit âpre, véhément, sur fond de violence d'amour, de haine.
De l'autre côté du regard (2003): Force lyrique d'un récit-confession qui part en quête des lois régissant les rapports humains. La narratrice, dans cette introspection litanique, se livre à un vaste travail de deuil, deuil des êtres chers et trop tôt disparus, deuil du mésamour familial et surtout maternel. Elle s'interroge sur les raisons de l'éloignement de la mère, de la haine de la grand-mère, de l'indifférence du frère, de la mort des êtres chers soudainement passés "de l'autre côté du regard", qui la laissent seule et incomprise dans une société qui tolère polygamie et grossesses extra-conjugales mais ne reconnaît pas les femmes non mariées et sans enfants. Dans une longue suite de versets, sorte de prière aux morts, elle livre une réflexion profonde et intime sur sa vie, sa famille et les croyances parfois archaïques de sa société. Sans complaisance mais sans volonté accusatrice non plus, elle revient sur les épisodes constitutifs de son existence dans un style parfois proche de l'écriture claudélienne.
Rue Félix-Faure (2005) : Quatre femmes recouvertes de voiles, s'éloignent du corps d'un lépreux découpé en morceaux sur le trottoir d'une rue, la rue Félix Faure, un matin de bonne heure. Qui a découpé ce corps en morceaux en face du salon de coiffure Chez Tonio ? Qui est ce lépreux ? Qui est ce moqadem qui appâtait, ensuite exploitait, manipulait, humiliait les femmes au nom d'un dieu, son dieu, un moqadem qui méprisait les quatre points cardinaux ? Puisé aux sources d'un vécu authentique, Rue Félix Faure est un roman écrit sous forme de scénario de film, dont la fin se trouve dans un tapuscrit ramassé un matin dans la courette d'une maison de la rue Félix Faure. La rue Félix Faure est la rue des immigrés cap verdiens qui, depuis plus d'un siècle, avaient quitté leur île desséchée pour le continent en face. La rue Félix Faure est aussi la rue de la vie, des bars clandestins, des tripots, où coulent à flots le vin Kiravi Valpierre, la bière Gazelle Coumba. Pourtant la rue Félix Faure est la rue de Dieu, dit le philosophe de la rue. Dans cette rue se côtoient des jeunes femmes aux dos nus, des apprentis philosophes, une chanteuse de blues, des êtres furtifs à la poursuite du rêve dans l'espérance doublée de patience, devise des habitants de la rue Félix Faure.
La Pièce d'or (2006) : Dans l'Afrique contemporaine, chaque homme cherche sa voie. Les élites corrompues s'efforcent de conserver leur place et leur pouvoir dans une démocratie bancale, les petites gens s'exilent pour trouver un peu de biens pour survivre, les désespérés guettent de nouveaux prophètes. La quête de la pièce d'or, le mythique condorong, est le but que chacun poursuit tout au long de sa vie, dans une Afrique sans repères.

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Vos contributions et commentaires sur le contenu de cette page

  • par africashows 1 votes   

    Un documentaire sur KEN BUGUL diffusé uniquement aujourd'hui 29 novembre sur : https://www.youtube.com/watch?v=BK-Sbe3KXoI bon film !

  • par Alice 1 votes   

    J'adore son roman le Baobab fou