Auteur: ndar.tout
Date: 13-07-16 03:23 >>> RĂ©pondre Ă ce message
in ladepeche.fr :
"""À Soulac-sur-Mer , l'immeuble «Le signal» construit dans les années 70 a 200 mètres des vagues, menace aujourd'hui de s'effondrer dans l'océan./ PQR
Effet inéluctable du réchauffement climatique, la mer monte. Associé aux violentes tempêtes de ces dernières années, le phénomène a accru l'inexorable recul du trait de côte, en France et de façon spectaculaire sur le littoral aquitain.
Le Signal. Rarement immeuble n'a été si bien nommé. Pointe du Médoc, département de la Gironde… Lorsqu'il a été construit à Soulac-sur-Mer, entre 1965 et 1970, il était à 200 mètres de l'océan et les promoteurs vantaient ses quatre étages avec «vue imprenable».
Hiver 2014. Vagues déferlant et dévorant les ultimes mètres de dune à ses pieds… Ses derniers habitants évacués le 26 janvier, le Signal est devenu LE signal. LE signal pour le grand public que l'inexorable érosion du littoral n'était pas une vue de l'esprit ni un refrain de Cassandre. Avec cette évidence qu'en 44 ans à Soulac, 4,5 mètres de plage avaient disparu, en moyenne, chaque année.
Mais surtout qu'en 2014, un cap et un record sans précédents avaient été franchis. Succession de huit violentes tempêtes, phénomène exceptionnel aggravé par des grandes marées… Soulac, mais aussi Biscarosse, Lacanau, plages dévastées surplombées de bâtiments semblant soudain posés en fragile équilibre près du vide…
«Cet hiver 2014, l'érosion a été généralisée sur l'ensemble de la côte sableuse et sur de nombreux sites, le recul du trait de côte a dépassé 20 mètres tandis qu'on notait un important affaissement des plages, de plus de deux mètres par endroits», alertait alors en substance le BRGM, Bureau de recherches géologiques et minières, chargé de surveiller l'évolution des côtes françaises.
Prise de conscience
«Depuis, la prise de conscience a été flagrante partout sur le littoral, le Signal a été un électrochoc pour tous. Je n'entends plus les «je ne verrai pas ça de mon vivant», assortis d'un regard goguenard lorsque j'évoquais l'érosion, il y a 10 ans. Le recul du trait de côte est enfin devenu une urgence et les élus comme les habitants s'en sont emparés», constate aujourd'hui Hugo Verlomme, auteur de Vagues, mode d'emploi.
Atlantique ou Méditerranée, partout on essaye désormais de fixer le trait de côte, en soignant le cordon dunaire, le long du rivage aquitain dans le Grand Sud, mais aussi en rengraissant de sable, sur 200 km et une vingtaine de plages, par exemple, l'hiver dernier en Languedoc-Roussillon. Car les enjeux dépassent de loin le seul cadre du petit seau et des châteaux estivaux. Quarante centimètres à un mètre d'élévation du niveau des océans d'ici la fin du siècle auront fatalement de lourdes conséquences humaines et économiques. Et pas que pour les lointaines petites îles du Pacifique, de l'Océan Indien, pas que pour New York où la montée des eaux pourrait même atteindre 1,82 m, en 2 100…
Non, partout. Puisque les activités humaines se développent de plus en plus sur les côtes, dévorent de plus en plus de sable pour bâtir, aussi, dans le monde… comme en France métropolitaine où les communes littorales hébergent désormais 6,2 millions d'habitants.
Réaménagement radical
Cultures, industries, immobilier, urbanisme… Les conséquences du réchauffement imposent un «réaménagement radical de toutes les zones côtières», analyse l'universitaire Laurent Labeyrie, spécialiste de paléo-océanographie, dans son livre, Submersion, il faut donc «agir dès maintenant sans attendre la catastrophe», souligne-t-il aussi. «On n'a pas perdu 20 mètres de plage en 2014, on a perdu 20 mètres de France sur des centaines de kilomètres, des kilomètres carrés de territoire, ce doit donc être une priorité nationale», répète et conclut pour sa part Hugo Verlomme.
Pierre Challi """
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Tout ce qui est excessif est insignifiant.
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