Le parc national du Djoudj
La parc du Djoudj, sanctuaire des oiseaux :
Une espèce de coléoptère
herbivore d'Afrique du Sud a été introduite en 2001 dans le parc
pour tenter de réduire l'invasion de Salvanie. Le résultat fut
convaincant mais nécessiterait de renouveler l'expérience. L'inscription
en 2000 sur la liste du patrimoine en danger à cause de ces herbes aquatiques
a aidé à débloquer des fonds pour leur éradication.
Dates importantes : 1962: Une zone de près de 13.000 hectares est classée
réserve naturelle par le décret N°62-065 Données géographiques :
GEOLOCALISATION : Le Djoudj se trouve à l'extrême nord-ouest du Sénégal, à la frontière mauritanienne, dans le delta du fleuve Sénégal, à près de 60km au nord-nord-est de Saint-Louis, dans une large vallée à 10km au nord de Ross-Béthio. Coordonnées : 16°30'N, 16°10'W. Il couvre une surface de 16.000 hectares (auxquels on peut ajouter les 13.000 hectares du parc national du Diawling en Mauritanie). Le parc s'élève majoritairement au niveau de la mer. Certaines parties s'élèvent cependant jusqu'à 20 mètres d'altitude. CLIMAT : Le Djoudj se trouve sous un climat sahélien semi-aride avec une saison sèche et une humide. Il est tempéré par l'océan et les vents marins. La saison des pluies annuelle, entre juillet et septembre, n'excède jamais 300mm de précipitation mais durant la saison sèche l'écosystème du Djoudj est la zone la plus humide de la région (40% d'humidité dans l'air durant la saison sèche, 70% durant la mousson). Le niveau de l'eau des crues est au plus haut en octobre mais ces dernières années l'ensemble du nord du Sénégal a eu tendance à devenir plus sec. La température moyenne est de 27°C mais durant la saison froide (entre décembre et mars), le thermomètre peut chuter à 10°C. Végétation :
Parmi les plantes très présentes on retrouve du mimosa pigra, du blé de Dekkan (Echinochloa colonum) ou des espèces d'Aeschynomene. Des herbes telles que le riz sauvage (Oryza longistemma), le bourgou (Echinochloa stagnina) ou l'herbe à hippopotame (Vossia cuspidata) sont également visibles en quantité. Durant la saison sèche, les plantes halophytiques (qui aiment le sel) comme la salicorne couvrent la plus grande partie des terres qui ont été couvertes par les remontées d'eau de mer. Photo à droite : la salvinie géante (Salvinia molesta), principal péril du parc du Djoudj Durant les pluies, à cause du barrage de Diama empêchant les eaux salées de remonter, se développent des étendues de roseaux (Typha australis) et de nénuphars entourées par des laitues d'eau (Pistia stratiotes). La salvinie géante (Salvinia molesta), une fougère d'eau invasive présente depuis 1999, s'est répandue à des niveaux mettant en péril le milieu aquatique du Djoudj. Faune : Pour des millions de canards migrateurs et d'autres oiseaux aquatiques, le Djoudj est avec les marais de la boucle du Niger au Mali et le lac Tchad l'un des grands lieux de séjour et d'hivernage aux confins du Sahara. De septembre à avril, près de trois millions de migrateurs se joignent à la déjà très dense population d'oiseaux autochtones. Entre 450 et 550.000 anatidés (oies, cygnes, canards), 250.000 limicoles (petits échassiers tels que les ibis), 20.000 flamants roses, entre 3 et 12.000 flamants nains, 2500 spatules blanches (Platalea leucorodia) doivent leur survie hivernale à la qualité de l'environnement du delta du Sénégal.
Près de 300 espèces d'oiseaux ont été enregistrées dans le sanctuaire du Djoudj parmi lesquelles la sarcelle d'été (Anas querquedula), le combattant varié (Philomachus pugnax), la barge à queue noire (Limosa limosa), le magnifique canard souchet (Anas clypeata), ou le canard pilé (Anax acuta). Près de 5000 nids de pélicans blancs (Pelecanus onocrotalus) ont été dénombrés mais le Djoudj accueille également toute l'année des pélicans gris (Pelecanus rufescens), des cormorans communs (Phalacrocorax carbo), des cormorans à ventre blanc (Phalacrocorax lucidus), des Anhingas d'Afrique (Anhinga rufa), des bihoreaux gris (Nycticorax nycticorax), différents types de crabiers, des hérons striés (Butorides striatus), différentes types d'aigrettes, des hérons pourprés (Ardea purpurea) , des hérons cendrés (Ardea cinerea), des tantales ibis (Mycteria ibis), des ibis sacrés (Threskiornis aethiopicus), des ibis falcinelles (Plegadis falcinellus), des spatules africaines (Platalea alba), des dendrocygnes veufs (Dendrocygna viduata), des dendrocygnes fauves (Dendrocygna bicolor), des oies-armées de Gambies (Plectropterus gambensis) ou des outardes arabes (Ardeotis arabs).
Population locale : Les paysans wolof, peulhs et sarakholé ont développé différentes méthodes afin d'adapter leur utilisation des ressources locales en fonction des crues et des périodes sécheresse. Ainsi, pêche, maraîchage, riziculture et pâturage pour les troupeaux dépendent de la saison. Des nomades (maures de Mauritanie et peulhs du Ferlo) utlisent également les environs du Djoudj pour faire transhumer leur bétail lorsque la saison des pluies se termine. Ce n'est sans causer parfois des conflits avec les paysans sédentaires lorsque la sécheresse oblige les nomades à rester trop lontemps dans la zone. Contraintes et problèmes de gestion du parc : Les pluies ont été trop faibles ces dernières années pour permettre à la rivière de garder son niveau normal. La CSS (Compagnie Sucrière Sénégalaise) qui exploite en amont des champs de canne à sucre irrigués avait construit un barrage temporaire à Kheune au début des années 80 pour prévenir les remontées d'eau salée. Ce barrage diminua l'afflux d'eau douce dans le Djoudj mettant déjà en péril son équilibre. En 1984, une grosse crues emporta ce barrage et le Djoudj fut à nouveau réalimenté en eau douce normalement. Au cours des saisons sèches 1984-85 le Djoudj fut connecté à l'eau douce par un canal le reliant à l'amont du barrage de Kheune reconstruit. Cependant, en raison de la corrosion de l'une des deux valves du canal, l'équipe technique fut incapable de réguler le débit de l'eau déversée dans le parc. Les nids de pélican furent menacés et les autorités du parc durent aménager des îlots pour permettre aux oiseaux de nicher. Ces menaces ont permis de placer le parc sur la liste du Patrimoine Mondial en Danger entre 1984 et 1988. Heureusement, les habitats naturels du Djoudj sont généralement naturellement protégés contre ces crues. Mais la déforestation, le surpâturage et le braconnage sont d'autres périls qui mettent en danger le parc.
Photo à droite (visible sur la localisation) : à droite les canaux du Djoudj, en plein milieu on voit très nettement le cours normal du fleuve Sénégal et les digues qui ont été érigées tout au long. Personnel : Moins d'une trentaine de gardes forestiers ont la responsabilité du parc sous l'autorité du conservateur. Coordonnées et prix d'entrée dans le parc :
Tourisme : Entre 5000 et 10.000 touristes visitent chaque année le parc. La vingtaine de voyageur en moyenne qui visitent le parc ne dérangent donc pas trop les animaux... Toutes les infrastructures permettant aux touristes de découvrir le parc dans les meilleures conditions sont disponibles. Un hôtel directement situé à l'entrée du Djoudj et le parc hôtelier saintlouisien rassemblant plusieurs dizaines d'auberges, de campements et d'hôtels à tous les prix proposent des sorties ornithologiques vers le sanctuaire des oiseaux. Des pirogues sont proposées aux touristes pour la visite et une douzaine de miradors situés dans endroits les plus stratégiques permettent d'observer la faune sans la déranger.
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Guide des oiseaux exotiques : les diamants et autres estrildidés de
M. Frola et G. Ravazzi
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