Basse-Casamance > rive droite
La
route est longue et chaotique mais Affiniam en vaut
la peine. Pour les moins courageux la pirogue semble
être le meilleur moyen de s'y rendre. Peut-être vous
verrez-vous proposer dans un autre village de Casamance
de joindre cette localité très arborée avec ce mode
de transport. Si Affiniam reste un modeste village,
il s'étend néanmoins sur plusieurs kilomètres en bordure
de bolong. Les habitants d'Affiniam font partie, comme
à Dilapao ou Enampore (de l'autre côté
du fleuve), de la sous-ethnie diola des Bandial (inventeurs
des cases à impluvium).
Une expérience agricole intéressante s'est déroulée à Affiniam à l'initiative d'un prêtre canadien. Il s'agissait d'une plantation d'ananas et d'élevage de porcs. Les ananas n'ont pas eu malheureusement assez d'eau. Une centaine de papayers ont été plantés à la place. Ce projet regroupe de nombreuses femmes du village qui produisent et vendent de délicieuses confitures de fruits locaux (700CFA) et du miel de fromager (1000CFA-1,5€). Au centre du village, rendez visite à Charles, meunier d'un moulin à riz financé par des jeunes lycéens de Saint Nazaire et qui évite aux femmes de longues heures de mortier. Ces quelques initiatives ont permis de faire vivre économiquement un village durement éprouvé par l'exode rural et le conflit en Casamance dans les années 90. Aujourd'hui, un collège à pu ouvrir ses portes et un dispensaire évite d'aller à Bignona pour se faire soigner.
A l'écart du village, après un kilomètre de piste, vous trouverez l'embarcadère qui assure des liaisons en pirogue vers Ziguinchor trois fois par semaine. La durée du périple est d'1h30 et c'est 1h30 de pur bonheur à travers les bolongs avec une traversée féérique du fleuve Casamance. Beaucoup mieux que la taxi-brousse et moins cher !
Sur place, les touristes n'ont que l'embarras du choix quant aux visites à envisager. De jolis petits bois dont certains sont sacrés ont résisté à la déforestation à Boukiak. Le hameau de Dilapao, cerné par les rizières et la mangrove montre parmi les plus beaux spécimens de cases à impluvium. A pieds, à vélo (vous trouverez toujours quelqu'un pour vous en prêter ou louer un) ou en pirogue, les balades à faire sont nombreuses... Vous aurez en outre peut-être la chance d'assister à une répétition de la chorale d'Affiniam.
Affiniam est jumelé avec Allonnes (France, Maine
et Loire) ![]()
Notre sélection d'hébergements à Affiniam :
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Sur
la route de Ziguinchor
à Diouloulou, en direction des belles plages de Kafountine
et d'Abéné, une étape s'impose en pays
Fogny, dans le village de Baïla qui s'étend de
part et d'autre du "goudron". Baïla dispose
d'un campement doté de plusieurs cases impeccables construites
dans le respect de l'architecture locale. L'accueil
du gérant est toujours chaleureux et les cuisinières
préparent des plats excellents. Là, vous découvrirez
toute l'authenticité d'un village diola. Tôt le matin,
de nombreux animaux prennent le frais et, pendant l'hivernage
(saison des pluies), les riziculteurs traversent le
campement pour aller au champ, kadiandou sur l'épaule
(photo à droite). L'après-midi, la sieste s'impose avant
une promenade dans le village où se multiplient
les découvertes et les rencontres. Puis vous pourrez
vous offrir un délicieux moment de solitude, juste derrière
le campement, près du bolong, grâce au spectacle du
coucher de soleil en dégustant une rafraîchissante gazelle
(63 cl d'une bière agréable et légère). Le soir venu,
la palabre s'engage avec des gens intarissables sur
la vie du village et toujours curieux de ce qui se passe
ailleurs (l'arrivée récente de l'électricité, d'éventuels
téléviseurs et de redoutables feuilletons changera-t-elle
les choses ?). Avant de trouver le sommeil, à l'abri
de votre moustiquaire, vous n'avez plus que deux solutions,
prolonger votre séjour ou vous jurer de revenir dès
les prochaines vacances…
Contrairement à quelques idées reçues, un séjour en groupe est du plus grand intérêt. Les habitants se mobilisent pour un accueil fabuleux et accompagnent les voyageurs en dansant jusqu'au campement dans une ambiance indescriptible. Le gérant propose des visites et les soirées sont animées par une troupe de jeunes artistes qui proposent des spectacles de danse et de théâtre. Comme dans tout le pays, beaucoup de Baïlois ont dû quitter le village pour s'installer dans les villes du Sénégal ou à l'étranger, plus particulièrement en France. Le lien avec le village reste vital pour la plupart d'entre-eux. Avec les habitants, ils travaillent au développement de Baïla à travers l'UDB (Union pour le Développement de Baïla). Chaque année, tout le monde se rassemble pour un congrès au cours duquel les dirigeants sont élus et où chacun peut défendre son point de vue. Bel exemple de démocratie participative…
Dynamique, Baïla a su nouer des
relations avec de nombreuses associations en Allemagne
et en France. Ces partenaires co-financent des projets
initiés par l'UDB et contribuent à l'équipement du village.
Cette coopération a abouti à des réalisations concrètes
et utiles (ouverture de l'école maternelle, d'un atelier
de formation de menuiserie, du collège, équipement du
dispensaire qui a été doté de matériel et d'un véhicule
et missions régulières dans le domaine de la santé etc.…).
A noter que depuis le 28 septembre 2002, après douze
ans de relations, Baïla est officiellement jumelée
avec Houdan (petite ville de 3000 habitants située dans
les Yvelines). Hormis les projets de développement,
les Houdanais, et parmi eux beaucoup de jeunes, voyagent
chaque année dans cette belle Casamance où chacun
souhaite voir renaître l'activité touristique.
Commentaire aimablement réalisé pour Planete-Senegal.com
par Philippe Seray, ancien président de l'association
Kassumay qui gère le jumelage Baïla-Houdan.
Notre sélection d'hébergements à Baïla :
