Sur
la route de Ziguinchor
à Diouloulou, en
direction des belles plages de Kafountine
et d'Abéné,
une étape s'impose en pays Fogny, dans le village
de Baïla qui s'étend de part et d'autre du
"goudron". Baïla dispose d'un campement
doté de plusieurs cases impeccables construites
dans le respect de l'architecture locale. L'accueil
du gérant est toujours chaleureux et les cuisinières
préparent des plats excellents. Là, vous découvrirez
toute l'authenticité d'un village diola. Tôt le
matin, de nombreux animaux prennent le frais et,
pendant l'hivernage (saison des pluies), les riziculteurs
traversent le campement pour aller au champ, kadiandou
sur l'épaule (photo à droite). L'après-midi, la
sieste s'impose avant une promenade dans le village
où se multiplient les découvertes et les
rencontres. Puis vous pourrez vous offrir un délicieux
moment de solitude, juste derrière le campement,
près du bolong, grâce au spectacle du coucher
de soleil en dégustant une rafraîchissante gazelle
(63cl d'une bière agréable et légère). Le soir
venu, la palabre s'engage avec des gens intarissables
sur la vie du village et toujours curieux de ce
qui se passe ailleurs (l'arrivée récente de l'électricité,
d'éventuels téléviseurs et de redoutables feuilletons
changera-t-elle les choses ?).
Avant de trouver le sommeil, à l'abri de votre moustiquaire, vous n'avez plus que deux solutions, prolonger votre séjour ou vous jurer de revenir dès les prochaines vacances… Contrairement à quelques idées reçues, un séjour en groupe est du plus grand intérêt. Les habitants se mobilisent pour un accueil fabuleux et accompagnent les voyageurs en dansant jusqu'au campement dans une ambiance indescriptible. Le gérant propose des visites et les soirées sont animées par une troupe de jeunes artistes qui proposent des spectacles de danse et de théâtre. Comme dans tout le pays, beaucoup de Baïlois ont dû quitter le village pour s'installer dans les villes du Sénégal ou à l'étranger, plus particulièrement en France. Le lien avec le village reste vital pour la plupart d'entre-eux. Avec les habitants, ils travaillent au développement de Baïla à travers l'UDB (Union pour le Développement de Baïla). Chaque année, tout le monde se rassemble pour un congrès au cours duquel les dirigeants sont élus et où chacun peut défendre son point de vue. Bel exemple de démocratie participative…Dynamique, Baïla a su nouer des relations avec de nombreuses associations en Allemagne et en France. Ces partenaires co-financent des projets initiés par l'UDB et contribuent à l'équipement du village. Cette coopération a abouti à des réalisations concrètes et utiles (ouverture de l'école maternelle, d'un atelier de formation de menuiserie, du collège, équipement du dispensaire qui a été doté de matériel et d'un véhicule et missions régulières dans le domaine de la santé etc.…). A noter que depuis le 28 septembre 2002, après douze ans de relations, Baïla est officiellement jumelée avec Houdan (petite ville de 3000 habitants située dans les Yvelines). Hormis les projets de développement, les Houdanais, et parmi eux beaucoup de jeunes, voyagent chaque année dans cette belle Casamance où chacun souhaite voir renaître l'activité touristique.
Commentaire aimablement réalisé pour Planete-Senegal.com par Philippe Seray, ancien président de l'association Kassumay qui gère le jumelage Baïla-Houdan.
