Elinkine
Elinkine
est une curiosité ethnologique. En effet, il s'agit
d'un village de Niominkas en plein territoire diola.
Les Niominkas sont à l'origine installés dans les
îles inaccessibles du Saloum. Elinkine est donc
leur seule implantation en Casamance. Pêcheurs émérites,
ils fournissent du poisson à tous les villages alentours
(Mlomp, Oussouye, Carabane, ....). Ils vont d'ailleurs
parfois jusqu'en Guinée-Bissau pour trouver des espèces
rares. Le site exceptionnel dans les bolongs fait
que vous pourrez parfois y voir des beaux voiliers
venant des hôtels du Cap Skirring ou appartenant à
des particuliers. Elinkine est le lieu de départ privilégié
pour prendre une pirogue vers Carabane.
Si vous y arrivez de Dakar en bateau via cette île, faites le trajet d'Elinkine à Mlomp à pieds. Vous apercevrez des oiseaux flamboyants traverser la route et vous verrez se rapprocher peu à peu les fromagers géants de la forêt casamançaise à l'approche des villages. Vous ne pouvez pas vous tromper, il n'y a qu'une route goudronnée (comptez moins d'une heure de marche pour rejoindre Mlomp).
Elinkine constitue une référence historique de la Casamance et de la résistance à la colonisation. En effet, Djinabo Badji, roi du village, a combattu bravement les forces françaises. Le 17 mai 1906, il est tué après une opération coup de point de l'armée coloniale. Il n'en fallait pas plus pour en faire un héros de la Casamance. Son fils sera caché par la communauté villageoise afin de le soustraire à l'Ecole des Chefs de l'administration française destinée à «calmer» les velléités des royaumes africains. C'est à Eloubaline, célèbre pour ses cases à impluvium, qu'il sera hébergé. Aujourd'hui, la Casamance lui fait honneur en donnant son nom au lycée de Ziguinchor au même titre que la jeune reine Alinesitow Diatta pour le stade régional.
