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Les infrastructures du Sénégal

Infrastructures routières

o Les routes : Ce sont environ 3000 kilomètres de routes bitumées qui permettent des voyages rapides entre les différentes capitales régionales du pays. Cependant certaines sont dans un tel état de délabrement (ex: Fatick-Foundiougne), que les véhicules préfèrent rouler sur les pistes pour charrettes qui les longent ! La plus belle route est sans aucun doute le tronçon Tambacounda-Kedougou goudronné en 1994. Les quelques kilomètres d'autoroute qui relient Dakar à Rufisque sont très empruntés et en 2007 le premier tronçon de la future autoroute à péage reliant Dakar à Diamniadio sera inauguré.
C'est l'affaissement du sol sous le goudron durant la saison des pluies qui est à l'origine de la déterioration rapide de certaines routes. Les camions surchargés contribuent au massacre. Chaque année, fin novembre des ouvriers se contentent de reboucher les nids de poule avec un peu de goudron. Durant la saison des pluies ce sont les gamins des villages longeant la route qui, espérant quelques pièces des automobilistes reconnaissants, rebouchent les trous avec de la latérite.
Les travaux de voirie constituent au Sénégal des marchés très importants où les pots de vin sont nombreux. Cela hypothèque grandement le résultat final même si les entreprises sont compétentes. Les Chinois sont d'ailleurs rentrés récemment dans la bataille des marchés publics sénégalais (voir la vidéo).

Photo à droite : la route de Toubab Dialaw

 Voir également la carte IRD au format PDF des différentes voies de communication au Sénégal
 Voir la page sur les transports

o Les pistes : C'est le réseau routier le plus dense et le passage obligé pour se rendre dans la plupart des zones rurales. Près de 20000 km de pistes permettent d'accéder au moindre hameau. Ne vous en faîtes pas une mauvaise idée avant de les avoir vues. En effet, elles sont le plus souvent en très bon état et leur épaisseur de latérite les rend plus solides et plus durables que les voies bitumées. C'est la route africaine par excellence qui pendant la saison sèche soulève à chaque passage de véhicule d'immenses nuages de poussière rouge-orangé. Elles ont petit à petit été recouvertes de goudron. Mais l'état sénégalais a très justement décidé de concentrer les travaux de bitumage sur les voies les plus fréquentées et celles présentant un intérêt économique majeur. Ailleurs, plus aucun goudronnage à la va-vite n'est entrepris et les autorités préfèrent entretenir les pistes pour des raisons budgétaires évidentes. Mieux vaut une bonne piste qu'une mauvaise route bitumée. La mort des pistes en Afrique n'est donc pas pour demain.

Photo ci-dessus à gauche : la piste de Kédougou à Samecouta dans un parfait état.

Les régions les moins peuplées sont celles qui pâtissent le plus d'un état déplorable des pistes. Le Sénégal oriental - et principalement la zone à l'est de Kédougou, la vallée du fleuve Sénégal et le Ferlo voient de nombreux véhicules rebrousser chemin pour cause d'ensablement, d'ornières abyssales ou de routes coupées par une inondation ou un pont écroulé.

 Voir également la carte IRD au format PDF des différentes voies de communication au Sénégal
 Voir la page sur les transports

Site du ministère de l'équipement et des transports :

Infrastructures portuaires

o Ports de pêche : Les ports de pêche traditionnels existent depuis de nombreuses années et, avec l'apparition du moteur, ils se sont considérablement développés. De Saint-Louis au Cap Skirring, une quinzaine de ports ayant une activité significative (accueillant plus de cinquante pirogues) rapportent chaque année des centaines de tonnes de poissons : St-Louis, Mboro, Kayar, Yoff, Ngor, Soumbédioune, Yarakh, Rufisque, Mbao, Mbour, Joal, Djiffer, Ndangane, Kafountine, Elinkine, Ziguinchor, et Cap Skirring. C'est dans ces ports que 80% des poissons du marché intérieur sénégalais sont débarqués.

Photo à droite : alignement de pirogue dans le quartier de pêcheurs de Saint-Louis

Ces ports ne sont en fait que des plages de sable : aucun port de pêche sénégalais n'est équipé d'infrastructures portuaires dignes de ce nom. Seule la présence parfois d'une station d'essence pour les pirogues ou d'une usine de conditionnement ou de congélation du poisson laisse deviner l'importance économique de la pêche. L'activité commerciale y est énorme : outre la vente du poisson, on y réalise également sa préparation (conditionnement à Yoff, séchage à Joal ou Saint-Louis, fumage à Mbour ....) et les petits commerçants ravitaillant les pêcheurs en nourriture ne manquent pas. Grossistes et restaurateurs viennent également y chercher le meilleur poisson frais au plus bas prix.

Voir aussi la page sur la pêche artisanale au Sénégal

Ports de commerce : Il y en a quatre au Sénégal qui font de l'import-export de marchandises autres que le poisson et qui sont équipés pour l'accostage de chalutiers, de cargos ou de portes-containers : Saint-Louis, Dakar, Kaolack et Ziguinchor.
Dakar, exploité sous la tutelle du Port Autonome de Dakar, est le seul pouvant accueillir des portes-containers. Il sert particulièrement pour l'importation de riz, de bois tropical, de blé, de voitures et de marchandises diverses et pour l'exportation des phosphates et de l'arachide. Kaolack ne fait pratiquement que de l'exportation d'arachide. Ziguinchor exporte de l'arachide, des mangues et autres fruits tropicaux, des crevettes, de l'huile d'arachide, des noix de cajou. Le port de Ziguinchor a récemment été rénové pour l'accueil en toute sécurité des navires de passagers dont le Willis remplaçant de défunt Joola. Saint-Louis n'a aujourd'hui qu'un rôle anecdotique après les années fastes du début du siècle.

Site internet du port autonome de Dakar

Ports de tourisme : Le Sénégal compte très peu de marinas accueillant des bateaux de plaisance. On peut néanmoins citer la Marina d'Hann. Les autres appartiennent le plus souvent à des hôtels pour leur usage personnel ou à des bases nautiques : c'est le cas du club nautique de Katakalousse (en Casamance) ou des petites marinas de Saly, des Almadies ou de Ngor. Aucune n'est équipée pour le ravitaillement ou la mise à quai des bateaux de plaisance.

Site internet du ministère de la pêche et des transports maritimes internationaux

Infrastructures aéronautiques

Pour ceux qui voyagent exclusivement avec leur avion (...) ou plus simplement louent à Dakar un petit avion de tourisme avec pilote (ce n'est pas aussi cher qu'on pourrait le croire et à partir de trois personnes c'est même intéressant, d'autant plus que l'Afrique survolée à basse altitude est un spectacle féerique) de nombreux petits aéroports ou aérodromes sont disséminés dans le pays. Les aéroports internationaux permanents ou internationaux saisonniers sont Dakar-Yoff, St-Louis-Bango, Cap Skirring et Ziguinchor. Les aéroports nationaux sont Tambacounda, Kolda, Kédougou, Kaolack et Richard Toll. Vous trouverez également de nombreux aérodromes comme à Simenti, Saly, Matam, Bakel, Linguère ou Podor. Ils peuvent s'avérer très utiles en cas de rapatriement d'urgence.

Un nouvel aéroport devrait être construit à Ndiass (entre Dakar et Mbour) d'ici 2015. Plusieurs "premières pierres" ont déjà été posées mais il en faudra beaucoup plus pour que cet aéroport né du cerveau très imaginatif du président Wade voit le jour. Pour financer les dizaines de milliards que coûterait cet aéroport, une nouvelle taxe aérienne a même été créée en 2005 (la RDIA) augmentant ainsi tous les billets d'avion de 70€ !!! Et en 2007, rebelotte !!! En avril une augmentation de 10.000CFA (soit 15€) a été votée avec une prise d'effet entre juin et octobre... Il était déjà plus cher d'aller au Sénégal que d'aller en Thaïlande ou au Bénin, c'est désormais encore pire avec un aéroport de Dakar parmi les plus chers au monde...

 Voir également la carte IRD au format PDF des différentes voies de communication au Sénégal

L'eau courante

L'eau du Sénégal n'est pas empoisonnée et vous n'attraperez pas de vilaines maladies en buvant l'eau du robinet. Tout au plus une bonne diarrhée qui de toute façon serait venue. Donc autant boire tout de suite et sans aucune appréhension l'eau du robinet (sauf pour les bébés à qui il vaut mieux donner de l'eau minérale ou stérilisée). De nombreuses villes sénégalaises sont équipées d'eau courante : toute la région de Dakar, Mbour, Joal-Fadiouth, Saint-Louis, Fatik, Kaolack, Touba, Kaffrine, Tambacounda, Kédougou, Sédhiou, Kolda, Ziguinchor, Oussouye, Cap Skirring, Bignona, Diouloulou, Matam, Podor, Richard-Toll, Bakel, Louga, Djourbel, Thiès, Tivaouane et bien d'autres distribuent une eau claire potable et d'assez bonne qualité (y compris bactérienne depuis la privatisation de la Sénégalaise des Eaux rachetée par le groupe français Bouygues).

Dans les zones rurales, les puits sont privés ou appartiennent à la communauté villageoise quand ils sont munis d'un château d'eau ou d'une motopompe. Beaucoup d'ONG construisent des puits dans les villages pour éviter aux femmes de faire plusieurs kilomètres pour trouver de l'eau. Dans certaines régions, l'eau étant rare et profonde, il faut creuser très profond et stabiliser le puit. De tels travaux coûtent hélas chers et seules des ONGs peuvent fournir l'argent nécessaire. La responsabilité de l'état est néanmoins mise à contribution. En effet, il est du ressort du Ministère de la Santé via ses brigades sanitaires, de traiter préventivement les puits contre les parasites et autres maladies présentes parfois dans l'eau des forages.

La SDE (filiale de Bouygues) est la compagnie qui gère la distribution et la vente de l'eau courante au Sénégal. La consommation nationale augmente chaque année en même temps que l'amélioration des conditions de vie et que le raccordement au réseau de nouvelles localités. En 2006, 130 millions de m3 d'eau ont été produits et distribués au Sénégal. La plus grosse partie de cette eau vient du Lac de Guiers situé à l'Est de Louga. Mais le Lac de Tamna ainsi que les eaux des fleuves Gambie, Casamance, Sénégal et Saloum sont également utilisées par la SDE. Enfin, un grand nombre de captations d'eaux souterraines complètent les besoins nationaux. La qualité globale de l'eau sénégalaise est bonne. Une grosse pollution aux nitrates est cependant à noter dans la captation des eaux souterraines de la presqu'île du Cap Vert (Dakar, Rufsque etc...) notamment en raison des activités agricoles de maraîchage et d'élevage. Le bassin arachidier et le Saloum autour de Kaolack et Diourbel ont quant à eux un trop fort taux de sodium en raison des remontée des eaux salées du delta du Saloum. En outre, à Kaolack, le taux de fluor est très supérieur à la moyenne rendant marron les dents des habitants de la région.

Le tarif de l'eau au Sénégal est divisé en trois tranches afin de permettre aux plus modestes d'avoir l'eau à un prix modique tout en décourageant les plus gros consommateurs. La tranche dite "sociale" va de 0 à 10m3 d'eau par mois et est fcaturée 191 CFA le m3 (0.29€). La tranche dite "pleine" de 10 à 20m3 par mois coûte 630CFA le m3 (0.96€) et enfin la tranche "dissuasive" (> 20m3 / mois) coûte 788CFA le m3 (1.2€). Pour info, le prix moyen de l'eau en France en 2006 est de 2.6€ le m3. Il est bon de noter enfin que la SDE offre un tarif préférentiel aux professions agricoles.

L'augmentation du prix de l'eau et la rénovation du réseau de canalisation vétuste a permis de doubler le chiffre d'affaire de l'entreprise passant de 27 milliards de CFA en 1996 à plus de 50 milliards en 2007. Dans le même temps, le nombre de foyer raccordé à lui aussi presque doublé. Alors que 250.000 foyers (seulement !) étaient raccordés au réseau d'eau courante en 1996, 450.000 le sont en 2007.

Voir aussi la page sur les statistiques de la santé au Sénégal : tous les chiffres
 Site internet de la Sénégalaise des Eaux (SDE) :

L'électricité

La crise de l'énergie plombe le Sénégal depuis 2000 et l'année 2007 marque le paroxysme d'une longue descente aux enfers de la Sénélec et du secteur énergétique sénégalais. Certains termes, inconnus du vocabulaire en Europe sont employés quotidiennement par les abonnés au réseau électrique. Le plus connu est "délestage". Le pays entier connait des coupures de courant plus ou moins longues mais durant souvent plusieurs heures : ce sont des délestages. Aucune activité économique ne pouvant se développer dans cette "insécurité électrique" permanente, c'est l'amélioration des conditions de vie dans le pays qui est en jeu. Sans compter la dégradation des appareils électriques qui en plus des fréquentes surtensions doivent connaître des coupures quotidiennes (dur dur pour les frigos !).

Photos : Graphique à droite : le réseau électrique au Sénégal. Cliquez pour agrandir, ci-dessous à gauche la station électrique du Cap des Biches, au sud de Dakar.

Le problème de la Sénélec, compagnie détenue majoritairement par l'état sénégalais, vient d'une part d'un parc de centrales électriques insuffisant compte-tenu de l'explosion de la consommation sénégalaise (de plus en plus de climatisations, d'appareils électriques, de frigos, etc...) et d'autre part des dettes faramineuses que la compagnie a envers la SAR (société de raffinage qui vend à la Sénélec la plus grosse partie du carburant destiné à la production électrique). La Sénélec est ainsi sans arrêt au bord de la faillite et la SAR menace de couper ses approvisionnements en pétrole... Ce sont près de 90 milliards de CFA de pétrole qui sont achetés chaque année à la SAR (140 millions d'euros) alors que le chiffre d'affaire arrive difficilement à 130 milliards et doit servir à l'investissement, à l'entretien du réseau et aux salaires des 2300 salariés que compte la compagnie... Autant dire que la situation est critique et que les délestages ont encore de beaux jours devant eux...

Près de 600.000 foyers sont dotés d'un abonnement électrique. Cet abonnement est parfois partagé par plusieurs familles, notamment dans les quartiers les plus populaires et les zones rurales. La consommation nationale avoisine en 2006 les 2 millions de MWH. Le prix du KWH est de 80CFA (0.12€). C'est exactement le même prix qu'en France (chiffres 2007).

Le Sénégal tourne en 220v et les prises domestiques utilisées sont les mêmes qu'en France. Toutes les villes et grands villages sont électrifiés, et un nombre grandissant de villages a accès à une ligne électrique. Après une tentative de privatisation avortée en 1999 (le groupe HydroQuébec avait fait la folie d'investir dans la Sénélec) l'état sénégalais a renationalisé l'entreprise. Il est question depuis de retenter une privatisation notamment face aux difficultés de la société et aux investissements importants à réaliser pour dimensionner le réseau en rapport avec les besoins grandissants des clients.

Voir notre article sur l'énergie solaire au Sénégal
Site internet de la Sénélec

 


Vos contributions et commentaires sur le contenu de cette page

  • par kebe 1 votes   

    Bonjours je sus sénégalais porteur d un projet sur l énergie a moindre coût Electricité et gaz je cherche partenaire financier pour développer le projet Merci de me contacter par mail abdoulayekebe500@yahoo.fr